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"Unifaun" ? Ah mais ça nous revient tout de suite ! Tous en choeur : "Can you tell me where my country lies said the unifaun to his true love’s eyes" etc… C’est bien sûr le tout début de "Selling England by the pound", les premiers mots de "dancing with the moolit knight", le Genesis le plus génial qui fut. On a donc affaire à un clone, un de plus, et en règle générale, cela a le don de m’énerver (cf. The Watch, entre autres). Sauf que là, il se passe quelque chose. Pourtant, la voix de Nad Sylvan est une réplique exacte de celle de Phil Collins ! (avec un zeste de Peter Gabriel !) Décidemment, c’est la période ! (cf. la chronique de Journey avec l’imitation absolue de Steve Perry). Mais si cela irrite au départ, les développements musicaux emportent peu à peu l’adhésion. Parce que le duo suédois, dingue de la Génèse de la grande époque, est bourré de talents. Ça aide. Nad est un batteur phénoménal – comme qui on sait – et Bonamici un autre Tony Banks. En mieux ! Alors si l’album est bourré de références et de clins d’oeils musicaux à une période qui va de 1971 ("Nursery cryme") à… 1985 ("Invisible touch") en passant par "A trick of the tail", il n’hésite pas à s’affranchir de ses maîtres. Un peu comme si Musical Box volait de ses propres ailes. Et il y a de fameux moments dans ce premier CD du groupe. Il n’y a qu’au niveau des guitares malgré, là aussi, quelques plans piqués au maître, que la comparaison ne tient pas. N’est pas Hackett qui veut. Pourtant c’est le morceau qui lui ressemble le plus ("rehaksis", ça ne s’invente pas) qu’on aime le plus ! (un croisement de "dance on the volcano", de "clocks" (sur "Spectral mornings") et de bien d’autres choses encore. Oui, il est amusant, tout au long de ces douze morceaux (72 minutes), de repérer tel orgue tiré de "carpet crawler", tel entrelacement de guitares de "entangled" ou tel break de "battle of eping forest". Ça peut être un jeu pour les fans. Installez votre bumper, trouvez-vous un clone de Julien Lepers et ça roule.
Maintenant la question est toujours la même : quel intérêt ? Dans le cas de Unifaun la réponse est dans les moments où il n’y a plus plagiat mais juste inspiration. Et quand c’est le cas, le groupe devient passionnant et riche d’avenir. A condition de pondre des compos qui accrochent davantage. Mais tel qu’il est Unifaun vaut mieux qu’un simple ersatz : un espoir de la Prog.
Jean-Marie Lanoë
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