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C'est de Grande Bretagne que nous arrive ce groupe qui tire son nom de la mythologie romaine. (Un nom donné par les romains au dieu grec Prometheus, mais stoppons là la leçon d'histoire). La formation de Tantalus remonte au début des années 90. Alors auteur d'un premier album "Smoking angels", le groupe subit divers changements de personnel. La stabilité (toute relative) de Tantalus arrivera avec la sortie de "Jubal" un second album qui commencera à laisser transparaître les influences progressives de ses membres. Toujours est-il qu'aujourd'hui, ils nous reviennent avec ce qui pourrait bien être un des albums les plus marquants de cette nouvelle année. Je ne ménage guère le suspense comme vous pouvez le constater ! Et je me réjouis d'apprendre que ce disque n'est que le premier volet d'une aventure qui en comptera deux. Et si, après de nombreuses écoutes, je me devais de faire un reproche, celui-ci serait lié à la longueur du disque. 11 titres pour 73 minutes de musique. C'est beaucoup, peut-être même un peu trop pour un album d'une telle qualité. Mais ce reproche serait minime car, pour peu que l'on ait pris le temps et le soin d'appréhender l'essence même de ce disque, c'est du vrai bonheur. Transportées par la voix très agréable de Bob Leek, les compositions sont aussi fouillées que dépouillées. Avec une approche quasi Floydienne dans l'agencement des idées (les ambiances éthérées, les bruitages, les "dérives" space rock), les titres offrent une incroyable palette de sonorités. Aidé pour cela par l'apport d'instruments aussi divers que variés : accordéon, mandoline, balalaïka etc. Et en alliant la modernité à ses influences 70's (celles de Yes, Genesis et Pink Floyd sont les plus flagrantes), Tantalus réussit (d'une main de maître) à nous captiver par son savoir-faire impressionnant. Et cela sans jamais sombrer dans le moindre passéisme. Car ici, toutes les influences sont parfaitement digérées. De plus le groupe possède (et a possédé) un guitariste soliste éblouissant qui vous donnera le frisson tant son jeu est brillant et lyrique. Le juste équilibre entre les parties chantées et les passages instrumentaux (plusieurs titres le sont totalement), leur sens aiguë de la mélodie, le travail sur les arrangements et toute la maîtrise de Tantalus n'a de cesse de nous rappeler qu'il n'est guère aisé de concevoir une musique intemporelle. Une musique qui, sans arrogance (sans sombrer dans les travers de la complexité), se fait touchante car si proche de nous. Globalement, comment ne pas convenir que Tantalus possède un vrai et grand talent. Un talent qu'ils exploitent en intégrant des références prog au service d'une musique…sans référence. Assez paradoxal comme résultat, non? Un disque à découvrir d'urgence pour sa fraîcheur et le bien-être qu'il procure. Excellent !
Denis Perrot
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