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En fin connaisseur de spleen, Beaudelaire serait content. En moins d’un an, ce sont deux albums que nos voisins allemands de Sylvan auront livré en pâture ; d’abord, avec "Posthumous silence" qui flirtait intelligemment avec le conceptuel et maintenant ce "Presets" qui nous botte le cul de l’autre côté de la pop alternative – comprendre Coldplay et consorts ("cold suns"). Un pari déraisonnable ou au mieux gonflé rempli de rythmiques voltigeuses, de guitares, de pianos électriques et surtout d’un chant idéal qui permet à Marco Glühmann de se rapprocher encore du sommet Chris Martin et Steve Hogarth.
Mais si la passion Marillion est toujours prégnante ("former life"), les néophytes vivront des moments de vrai bonheur à l’écoute des fédérateurs "one step beyond", "signed away" ou "on the verge of tears" dont le final incisif est une merveille. Si le filon traîne un peu les pieds à force de mid-tempo, la troupe réussit le grand écart entre la ballade charmante et épurée de "words from another day" et le morceau titre, long et ambitieux mais secoué par une tempête à six cordes qui renvoie à Pink Floyd dans ses instants de quiétude les plus apaisés. Un titre qui s’écarte d’un ensemble par ailleurs feutré et délicat, risquant le déséquilibre mais renouant avec le passé.
Quoiqu’il en soit, Sylvan ne devrait pas louper le coche avec ce "Presets" beau et fragile à la fois. Indéniablement réussi.
Cyrille Delanlssays
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