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La chronique du DVD de Pendragon dans le dernier Koid?9 posait la question essentielle de savoir quel serait le prochain groupe à se faire tirer le portrait dans le fameux Wyspianski Theater de Katowice (Pologne). Et bien, après SBB, Caamora, Believe, Galahad ou en encore Pallas (dans le désordre) maintenant on sait : c?est RPWL, le 17 février dernier. En quelques années, ce lieu est devenu le passage obligé de toute la scène prog qui cherche à capter ses concerts dans de très bonnes conditions : il est cosy, le public est acquis et les moyens sont à la hauteur (son et image irréprochables).
De fait, ce DVD nous offre des plans de qualité (notamment la vertigineuse cam dynamique plongeant du haut du dôme du théâtre) emballés avec des lights de même niveau? A noter que le montage nous montre bien tous les musiciens, et pas seulement le chanteur et le guitariste, ce qui nous permet au passage de constater que Yogi Lang a vraiment des airs de Séverus Rogue (personnage de Harry Potter pour ceux qui arriveraient de Mars), que Kelle Walner a des petits dauphins en lieux et place de ses repères de manche de guitare et, moins anecdotique, de découvrir la tête du nouveau batteur, Mark Tauriaux ainsi que de retrouver celle du bassiste historique, Chris Postl (le "P" de RPWL)
Pour le contenu, inutile d?y aller par quatre chemins, ce groupe me fait et me fera toujours hérisser les poils, je n?y peux rien c?est comme ça. Après un démarrage qui vous emporte en douceur, c?est fort et tellement bon ("hole in the sky", "breathe in, breathe out" et "three lights"), le quintet enchaîne rapidement sur une partie plus rythmée de son répertoire. Les musiciens semblent vraiment s?amuser sur scène, ils s?éclatent, se sourient, et ce bonheur est communicatif. Les morceaux s?enchaînent sans aucun temps mort (jamais plus de quelques secondes), ce qui donne un concert plein et sans bla-bla.
Malgré le titre du DVD, vous n?aurez droit qu?à trois morceaux du dernier album ("The RPWL experience") contre cinq pour "World through my eyes" qui se taille la part du lion. Les influences floydiennes sont toujours présentes -notamment dans les morceaux du début du concert- mais pas tant par les compositions elles-mêmes que par le style gilmourien de la voix de Yogi et du jeu de guitare de Kelle. En effet, le groupe a su maintenant trouver ses marques et son identité propre, à l?image de ce qu?il développe dans "sleep", un morceau beaucoup plus rugueux que d?habitude, plus sombre, rempli de passion déchirante et de souffle. L?affiliation n?est cependant pas remisée au placard, et ils vont même jusqu?à le chanter en autodérision totale, dans la mal nommée "this is not a prog song" : "They are a German band / They?re trying to play the music of Pink Floyd / And so they make their way / Unable to come up with their own style" (en incruste, le prisme de "Dark side of the moon" !).
Et puisque le groupe n?est pas à une facétie près, tout en projetant sa propre revue de presse en fond de scène, il enchaîne en medley trois refrains de tubes mondiaux en modifiant les paroles afin d?asséner dans l?ordre : "Proging All over the world" (Status Quo), "Here I am, Proging like a hurricane " (Scorpions) avant de conclure par un politiquement incorrect "Le prog (Coq) est mort" (traditionnel)? en français s?il vous plait !
L?ensemble représente environ 1h40 de concert, auquel s?ajoute une interview croisée (et non sous-titrée) de Yogi et Kelle, seul bonus vraiment intéressant.
En tout cas, si les polonais de Metal Mind Productions n?existaient pas, il faudrait objectivement les inventer. Qu?ils continuent longtemps à nous rapporter du pays de la vodka des réalisations de ce calibre, qui sont éminemment plus attachantes que bien des superproductions "hollywoodiennes".
Dominique Jorge
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