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Le nouveau conte d’Andersen, dans la saga de la Chasse Royale, s’intitule 2006 (sans doute un clin d’œil au premier live qui s’appelait 1996) et est disponible en DVD et double CD (1996 n’était paru qu’en double CD – le DVD n’existant pas encore à cette époque). Entre-temps étaient déjà parus les live "Paradox – closing the chapter" (disponible uniquement sur le marché japonais avec la cassette vidéo du même nom en NTSC dans un coffret) et le double "Live in Japan" (reprenant "Closing the chapters" et des extraits de 1996) à l’emballage cheap.
Le concert proposé aujourd’hui a été filmé par 7 caméras le 2 novembre 2005 au Music Hall de Leningrad, heu non Stalingrad, ah zut de St Petersbourg. Et c’est un Royal Hunt renouvelé qui déboule sur scène. Hormis l’omni-présent André Andersen (claviers, seul compositeur, et seul dépositaire du nom de Royal Hunt) on découvre le nouveau guitariste Marcus Jidell et le nouveau bassiste Per Schelander (ex House of Shakira), tandis qu’on retrouve avec plaisir Kenneth Olsen derrière la batterie (il fit partie du groupe de son premier album en 1992 jusqu’au live 1996), la fidèle (depuis 1992) et magnifique choriste Maria McTurk et le très charismatique chanteur John West (présent dans R.H. depuis l’album Fear, 1999).
Autant les derniers albums studio ("Paper blood" - 2005, "Eye witness" - 2004) m’avaient déçu, autant je suis enthousiasmé par ce live. Je retrouve enfin le groupe que j’avais adoré dans les années 95-98 ! Il était temps ! Le choix de la set-list est des plus astucieux puisqu’il alterne malicieusement des morceaux de l’ère West et d’autres de l’époque D.C. Cooper (le précédent chanteur aux charmes irrésistibles pour la plupart de ces demoiselles). Très logiquement, c’est le très énergique "paper blood" issu du dernier album studio qui ouvre le concert. Sans temps mort lui est enchaîné "time" de "Moving target" (l’album qui ouvrit les portes de la reconnaissance du public à R.H. en1995). Ainsi on redécouvrira les anciens "far away", "message to God" et autres "epilogue" liés aux nouveaux "never give up", "lies", "follow me", etc. Finalement, on s’aperçoit à peine des départs des historiques Jacob Kjaer (guitariste) et Steen Mogensen (bassiste parti fonder Cornerstone avec Dougie White – ex Rainbow – au chant), tant Marcus et Per les remplacent fort brillamment. De plus, il suffit de les voir sur scène s’amuser avec André pour qu’on soit rassurés sur l’avenir de Royal Hunt. Enfin, le mixage et le son parfaits aussi bien du DVD (5.1 ou stéréo) que du CD ne sont pas étrangers au fait que je retrouve les mêmes sensations que sur 1996.
Bien sûr, compte tenu du peu de moyens dont doit disposer R.H., les images ne sont pas en haute définition et le light-show est relativement pauvre. Néanmoins, cela est compensé par une mise en scène efficace, simple et pleine de bonne humeur. Les qualités vocales et de showman de John West n’étant plus à démontrer, il communique beaucoup avec le public (assez amorphe en début de concert), arrivant (vers la fin) à le faire se lever (le Music Hall est une salle ne contenant que des fauteuils) et chanter.
Il y a une différence de titres entre le DVD et le CD : l’instrumental "SK983" (extrait de "Paper blood") présent sur le DVD en avant dernier morceau a été supprimé sur le CD (incompréhensible, puisqu’il y avait largement la place – le CD ne faisant que 55 minutes), tandis que ce dernier offre une version acoustique du superbe "long way home" (extrait de "Paradox") réactualisé. Pour achever ce panorama, le DVD offre en bonus un reportage d’une vingtaine de minutes intitulé Backstage dans lequel on assiste à des scènes de voyage, de répétition ou sur scène entrecoupées d’interviews des différents musiciens (pas de sous-titrage, malheureusement, mais on comprend bien des Danois lorsqu’ils parlent anglais).
Sans doute pas les DVD ou CD live du siècle, mais ils devraient au minimum réconcilier Royal Hunt et ses anciens fans et peut-être même qu’ils pourraient faire découvrir ce fabuleux groupe à ceux qui n’en avaient jamais entendu parler auparavant.
L’excellente surprise du trimestre !
Gilles Masson
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