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Nicola Randone avait déjà fait une apparition sur l’excellent triple album collectif "Kalevala" (à posséder à tout prix !) en tant que Randone & Tempore. Il assurait les parties vocales et était l’auteur des paroles et partiellement de la musique. Entouré d’une équipe de musiciens de grand talent, la prestation sonnait comme du progressif italien seventies bon jus. Cependant quelque chose clochait, et cette chose était … la voix de casserole de Randone. J’entends par là : maniérée (souvent en fausset ou gémissante), quasi-fausse et qui parvient rarement à suggérer une mélodie. Rien de bien différent de beaucoup de chanteurs célèbres actuellement, me direz-vous.
Nous retrouvons ici le même personnage aux commandes d’un groupe totalement différent, assurant lui-même en plus du chant, les parties de guitare 12 cordes (Au fait, comment fait-il puisque les italiens parlent avec les mains ?). On peut dire sans exagérer que sa façon de chanter ne s’est pas améliorée. Ce n’est pas possible. Il est temps que quelqu’un lui dise, alors je me sacrifie. Ne serait-ce que pour lui rendre service, et à nous aussi par la même occasion. Le pire c’est ce gars-là a plein de choses à dire (et souvent en doublant sa propre voix en plus). C’est lors des moments plus nerveux que le résultat s’avère le plus probant, de par un aspect un peu scandé et parfois original et rigolo. Mais à mon avis pour le chant il devrait soit y renoncer, soit confier les parties vocales à quelqu’un de compétent, comme c’est le cas d’ailleurs sur un morceau où une agréable voix féminine prend le relais. Tout cela est d’autant plus dommage que la musique qui l’accompagne, qui me fait penser au regretté Nuova Era (lui aussi pas toujours irréprochable sur le plan vocal il est vrai), est vraiment bien foutue, bien touffue et même formidable par moments. L’ensemble constitue une suite discontinue sous-titrée "Suite da un viaggiatore", pleine de rebondissements, de dialogues entre claviers et guitare. Le soutien de luxe aux claviers analogiques et à la production de Beppe Crovella y est bien sûr pour beaucoup. Il s’agit en effet du claviériste des début du groupe Arti & Mestieri, célèbre dans les années 70.
J’hésite donc à conseiller ce disque uniquement pour ses parties instrumentales, hélas noyées dans un flot de paroles, pas forcément passionnantes pour un non-italien (pour la note, j’hésite entre 2 et 3, mais au fil des écoutes, j’avoue qu’on finit par s’attacher, je tends donc davantage vers 3). C’est vous qui voyez… Dans le genre progressif italien, on préférera en ce moment Il Castello Di Atlante (autre poulain de Beppe Crovella), et dans un genre tout autre Sterokimono, qui sont tous deux réussis d’un bout à l’autre. Je vous conseille de vous reporter à leurs chroniques pour en savoir plus. Eh Bruno, t’as pas dis du mal d’eux au moins ? Il n’y a que moi qui aie le droit d’être médisant.
Note : 3/5
Michael " j’ai un peu de mal avec les casseroles " Fligny
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