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Petite explication de texte pour commencer. Dans Victor Peraino's Kingdom Come il y a Kingdom Come et il y a Victor Peraino. Si ce dernier ne vous dit peut-être pas grand chose le premier a eu sa petite renommée dans les années 70 accouplé au nom d'Arthur Brown dont ce fut le groupe à la suite du Crazy World. 3 albums officiels dont "Journey", le dernier en 1973, sur lequel le poste de claviériste est occupé par un américain répondant au nom de? Victor Peraino.
Suite à cet album, c'est la débandade, la quasi-totalité du groupe se retrouvant backing-band de? Kiki Dee (?!?!?!?). Les traces de Victor Peraino deviennent alors rares : un album avec Edgar Broughton Band ("Oora" en 1973), un avec Daevid Allen ("Now is the happiest time of your life" en 1977) et c'est à peu près tout.
Entre les 2, en 1975 il a publié ce "No man's land", enregistré avec 7 autres musiciens. Si cet album ne vous dit rien, cela n'est guère étonnant, car d'après la légende il n'aurait été pressé qu'à 100 exemplaires. Pourtant j'avoue que cette pochette dans sa version noir et blanc (ici elle est en couleur) ne m'est pas inconnue. Mystère ! Autre zone d'ombre : comment diable a-t-il bien pu récupérer "légalement" le suffixe de Kingdom Come ? Les 5 lignes d'infos fournies ne le disent pas. L'histoire, ainsi que celle de l'album et de son géniteur, sont peut-être expliquées dans le livret mais, comme d'hab' (rappelez-vous dans le n°72 "j'aime pas ces promos minimalistes !"), en l'absence de celui-ci, impossible de vous en dire plus.
Musicalement on n'est pas bien loin de l'univers d'Arthur Brown dans une ambiance théâtrale pyschédélique et spatiale emprunte d'une petite dose de folie. La ressemblance est même physique et vocale. Victor chante (plutôt bien d'ailleurs) et est seul maître à bord : c'est donc un festival de Mellotron et autres orgues et claviers en tout genre. Le son a un petit côté Uriah Heep et surtout Deep Purple, notamment "demon of love" que l'on préfère qualifier d'hommage plutôt que de plagiat. D'ailleurs, et ce malgré la présence fréquente d'une flûte, la tonalité générale de l'album est nettement plus tournée vers le hard-rock que chez Arthur Brown tout en restant ancrée dans un rock progressif à tendance space-rock pouvant parfois évoquer également Hawkwind.
Si la première écoute m'a un peu laissée de marbre, en insistant (chronique oblige !) j'avoue en définitive avoir pris un certain plaisir à découvrir cette rareté du passé et être au final sous le charme de ces mélodies et arrangements un peu grandiloquents.
Il n'en est pas vraiment de même avec les 4 titres bonus issus du single "We're next" de 1981 tout aussi rare. Le son sent déjà les années 80 clinquantes et pour couronner le tout on profite des craquements d'un "master" passablement usé, à tel point que la nouvelle version de "demon of love" semble écourtée (1mn11 seulement !!!). Quant à la reprise de "fire", LE tube d'Arthur Brown, elle est tout bonnement abominable. Il existe même une vidéo de l'époque sur http://www.myspace.com/victorperainokingdomcome : ridicule garanti !
Ces derniers bémols ne doivent cependant pas vous freiner si vous voulez tenter l'expérience : il est toujours temps d'appuyer sur "stop" au 9ème titre et de rester sur l'impression de 39mn de très bonne musique.
Depuis, Victor Peraino s'est tourné vers la production et la remasterisation, mais apparemment cette réédition s'accompagne également d'un retour d'activités, scéniques tout au moins, avec une tournée européenne en décembre dernier. Trop tard?
Laure Dofzering
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