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A l’instar de Porcupine Tree ou du très surestimé Oceansize, le balayage sonique opéré par ce premier album de Pure Reason revolution n’a pas de conclusion logique dans la stratégie d’une major comme Sony. Dans cette optique, nos anglais ne pouvaient engendrer que des résultats inattendus et ce, même si les groupes influencés par le Pink Floyd planant des années 70 sont légion, avec des résultats plus ou moins intéressants et souvent moins que plus. Ici, le quintet dominé par le guitariste Jon Courtney développe une puissance contenue, une sensualité sauvage assez éloignée d’un patronyme affilié à Emmanuel Kant (excusez du peu) et qui pourrait en faire frémir plus d’un aux souvenirs du pavé éponyme signé par le zigue.
Ronronnement. Sans trop s’éloigner des clichés et gimmicks habituels, soit une savante alternance de vagues rêveuses ("aeropause") et de plages rocailleuses ("bullits dominae"), le tout avec un dépouillement raffiné dans la production, PRR œuvre en grand voyageur dans la délicatesse. Evidemment, le ton se durcit par endroit comme sur "voices in the winter/in the realms of the devine" et son violon speedé mais l’ensemble est d’une imprenable cohérence.
Avec un combo vocal où la chanteuse (et bassiste) Chloe Alper, malgré un manque de chaleur, ajoute aux harmonies, l’univers fluctuant et étonnement riche pour un premier galop permet de balancer entre psychédélisme assumé ("bright ambassadors of morning" au titre hommage à un certain "echoes") et électricité renfrognée sans jamais sacrifier sur l’autel de la mode.
Et si PRR ne pousse pas au bout de ses possibilités, n’exige pas l’impossible, il porte ce "Dark third" assez loin pour défier les lois de la gravitation. Le cœur a ses raisons que la raison ignore dit-on. Profitez-en.
Cyrille Delanlssays
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