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Il aura fallu 9 années à ce groupe californien pour parvenir à enregistrer son deuxième album. Puppet Show n'avait pas refait surface depuis son premier opus "Traumtized" (1998).
Puppet Show œuvre dans un genre que certains qualifieront de "néoprogressif", et évoque des groupes américains influencés par Genesis tels que Iluvatar ou Crucible, ou encore le Kaipa récent tout simplement, les exemples ne manquent pas… Puppet Show a tendance néanmoins à être un peu plus puissant (le son des guitares et de la section rythmique), avec un chant presque typique du genre, c'est-à-dire qui rappelle Peter Gabriel, en plus puissant mais aussi parfois excessif, malheureusement, parfois un peu discordant. C'est bien joué, très dynamique, avec moult rythmes syncopés et hachés (pour ne pas dire bouillonnants) et des parties instrumentales brillantes. A ce propos, celles-ci gagneraient à être plus développées car le chant est assez envahissant, malgré la longueur conséquente des morceaux, qui atteignent 8,12, 14, et même 16 minutes ! Seules deux de ces six pièces ne font "que" quatre minutes…
"Seasons" ouvre le CD avec un rythme très sautillant, syncopé, joyeux et rock à la fois. Mais 8'45 semble une longueur exagérée… Cela donne la couleur générale de l'album : peu de passages calmes, quelques passages sombres et dissonants par contre (l'insupportable "god's angry man"), un chant assez omniprésent, un groupe qui joue très soudé, plutôt rock finalement, avec des guitares très vaguement "hackettiennes", beaucoup plus distordues et épaisses et, comme claviers : l'orgue Hammond à roue phonique typique, un rien de piano et le son de minimoog "tourbillonnant" ! Alors, il vous reste le chant. Manque de chance en ce qui me concerne, ici, je ne le trouve pas à mon goût, trop nasillard et nerveux.
En plus, les influences classiques, le symphonisme délicat et le côté folk acoustique de Genesis sont presque totalement absents (tout juste le début sur "on second thought"). Bref, la musique de "the tale of woe" se répète, tourne en rond et ne respire pas assez - sauf en de trop rares exceptions. Voici donc une musique bien différente de ce que faisait Genesis en 73 ou 75, en fin de compte !
Sans aucun doute, ces gars-là ont de l'énergie à revendre et savent jouer de leurs instruments. Mais on arrive ici à un rock soi-disant progressif formaté comme le rock de Status Quo qui a joué des boogies par centaines… Seulement, ici, à la différence de ce qu'ont pu faire les gars de Status Quo dans leurs bons moments (et ils sont nombreux), la musique et les mélodies sont bien moins accessibles… Je vous laisse donc juge et je retourne à "whatever you want" !
Marc Moingeon
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