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Après l?excellent ouvrage de Frédéric Delâge sur le rock progressif et l?indispensable dictionnaire du rock de Michka Assayas, paraît un nouveau bouquin-référence, cette fois-ci consacré au hard-rock des années 70. Je suis content que Denis Protat ait orienté son propos sur les formations ayant débuté leur carrière entre 1968-1978 (période qu?il considère à raison comme l?âge d?or du hard), en éludant toutes ces formations metal casse-bonbons qui ont suivi après? En 162 pages, le livre très luxueux au format A4, fait le tour de la question en un classement alphabétique des groupes. L?essentiel figure ici : le style musical (sous-catégories comme "progressif", "psychédélique", "sudiste" ou "blues"), la discographie studio officielle complète, des pictogrammes (lorsque l?album est un chef-d>??uvre ou très rare) et une courte analyse (ou plutôt une appréciation personnelle) sur chacun des groupes. C?est très intéressant, même si mon avis diffère souvent de celui de l?auteur. En réalité, il a une vision "hard rock" et non "progressive" des groupes (un peu logique, non ?) : pour lui, un groupe perd de son intérêt dès lors qu?il arrange un tant soit peu sa musique (les 3 premiers albums de Rush seraient des chef-d??uvre, le groupe devenant "détestable" dès 1982 ; Styx n?était digne d?intérêt que jusqu?à "Equinox"?). Ce parti-pris -somme toute cohérent- n?enlève rien au superbe travail réalisé : au contraire, ça incite à réagir ! Que mon petit chouchou Deep Purple n?ait que 3 chefs-d??uvre dans sa discographie, quand Led Zeppelin en a 6 (normal) et AC/DC, 13 (alors qu?il fait toujours le même album depuis 30 ans !), j?avoue que ça m?énerve un peu, mais c?est Denis qui apprécie et je lui en suis reconnaissant. Surtout pour l?évocation des centaines de formations complètement inconnues, ici répertoriées. Je pensais connaître le hard-rock, mais il n?en est rien? Ce bouquin est dangereux : il donne envie de découvrir et donc d?acheter des disques. Comme si je n?en avais déjà pas assez !!! Outre les grands et "petits" groupes de hard, Denis en a rajouté certains qui étonnent comme les Doors, King Crimson ou ELP. Pour lui, la violence dégagée par ces artistes (l?attitude et la passion de Jim Morrison, les riffs saturés de Robert Fripp, les rafales d?orgue d?Emerson?>) s?apparenteraient au "hard". Plusieurs autres groupes de prog comme Jethro Tull, Eloy (saviez-vous que son album-référence était "Inside" ? Vous l?apprenez ? Moi aussi?), Wallenstein, Jane, Pavlov?s Dog, Collosseum? figurent également. Je vous invite à découvrir ce livre. Je vous résume le propos de son introduction.
Le hard-rock viendrait de la radicalisation du beat et du rhythm?n blues des années 60. Le premier titre résolument "hard", serait "you really got me" des Kinks (1964), repris en 1977 par Van Halen. Si Cream et les Yardbirds sont les précurseurs, c?est Led Zep en Angleterre et Steppenwolf aux USA qui officialisent le style dès 1968. Jimi Hendrix est la référence ultime en matière de guitare saturée et petit à petit le son devient de plus en plus "heavy" (Black Sabbath, Aerosmith, AC/DC...). Ce sont les groupes de Detroit (MC5, Stooges, Amboy Dukes) qui durcissent le style ; quand de l?autre côté de l?atlantique les virtuoses de Deep Purple, influencés par la musique classique, apportent un souffle épico-lyrique au mouvement ("child in time"). Il faut noter l?influence des festivals de la fin des années 60 (Woodstock, île de Wight, Monterey) : quelques clichés vont longtemps subsister (guitares fracassées, cris orgasmiques, flots de bière, drogues). D?après Protat, la littérature de Jack Kerouac, l?anti-militarisme, ainsi que le pop-art de Warhol auraient également eu un gros impact sur le hard-rock. Qu?en pensez-vous ?
Cousin Hub
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