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No-Man : Schoolyard Ghosts (2008 - cd - parue dans le Koid9 n°66)

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Voici le sixième album studio du duo formé par Tim Bowness et Steven Wilson et les premières nouvelles compositions depuis 2003. Lors de notre plus récente rencontre, Steven nous l'annonçait orchestral, épique, textuel, romantique... et c'est précisément ainsi que se présente le bébé, grâce notamment à l'intervention d'une pléthore d'invités, souvent prestigieux, comme Pat Mastellotto ou Theo Travis. Mentionnons également la paticipation de Gavin Harrison et de Colin Edwin, la section rythmique de Porcupine Tree, le groupe de Steven Wilson, de Dave Stewart à qui l'on doit les arrangements des parties de cordes exécutées par le London Session Orchestra, d'une certaine Marianne de Chastelaine au violoncelle et du réputé Bruce Kaphan à la pedal steel. Enregistré entre fin 2007 et le printemps 2008, "Schoolyard ghosts" se penche sur une thématique relativement récurrente : celle des souvenirs d'enfance. D'où les fantômes qui hantent la cour d'école. Si l'on met en parallèle "Fear of a blank planet", le dernier opus de Porcupine Tree, et cet album, on s'aperçoit que les thématiques sont proches. Mais "Fear of a blank planet" est plus porteur de message que "Schoolyard ghosts". Ici, le traitement du sujet est moins violent, moins nihiliste, plus romantique et positif. Sans doute l'apport de Tim Bowness.

Musicalement, l'album compte parmi les plus riches de la formation, plus encore que les deux derniers, "Returning Jesus" et "Together we're stranger", même si les compositions sont sans doute un poil plus simples. Rien à voir cependant avec Porcupine Tree, surtout avec les albums les plus metal de l'arbre à porc-épic. Ici, tout est atmosphères, mélodies subtiles, palettes sonores hypnotisantes, à quoi s'ajoute la voix onirique de Tim Bowness, dont l'empreinte personnelle est plus perceptible qu'auparavant. Tout est important, depuis le moindre tintement de cloche jusqu'au mixage en passant par l'instrumentation ou les effets de voix.

Theo Travis fait une fois de plus merveille à la flûte sur trois des 8 morceaux et Pat Mastoletto se joint au duo Wilson/Bowness pour ce qui constitue sans doute le clou de l'album : "pigeon drummer". Cet album fera une fois de plus date dans le genre. A ne pas mettre entre toutes les oreilles, cependant : amateurs de MP3 à engloutir entre deux stations de métro et autres musiques compressées, dénaturées, triturées, hébergées sur des lecteurs de type iPod ou autres, passez votre chemin. Si en revanche vous aimez déguster votre musique bien calé dans un fauteuil, lorsque toute la maisonnée est encore endormie, le dimanche matin, et jouir ainsi de chaque seconde d'écoute, précipitez-vous.

Benoît Herr




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