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Oulà, C’est du bon ! Dans la pure tradition du progressif symphonique à l’italienne, Narrow pass délivre ici un superbe album. Il s’agit en fait beaucoup plus d’un projet personnel que l’œuvre d’un groupe ; en effet l’essentiel repose sur les épaules de Mauro Montobbio qui a tout composé et arrangé, qui joue tout ce qui est guitares électriques ou acoustiques, claviers, synthés divers, piano, percussions. Les autres sont des invités et s’occupent du reste : batterie, basses, instruments à vent et chant.
La musique : limpide, douce, enlevée, joyeuse, pas d’agressions sonores (qui ne me dérangent pas en tant qu’amateur de hard ou de métal mais ce n’est tout simplement pas le propos sur ce CD), bref les morceaux font référence au style de composition initié par Genesis et ses équivalents italiens du début et milieu des années 70. Les sons ont eux un côté plus actuel mais bien équilibré ; j’ai d’ailleurs trouvé au départ que les guitares, quand elles sont saturées, avaient un «petit» son mais je crois que c’est plus une habitude d’entendre les guitares estampillées années 90 et 2000. La démarche peut rappeler celle d’Ad infinitum sur leur unique album de 1998 mais le contenu est nettement plus intéressant ici.
Beaucoup de longs passages instrumentaux calmes ou enjoués ponctuent les 8 morceaux de "A room of fairy queen's". L’instrumentation est variée d’ailleurs avec aussi du saxo, des flûtes ou de la cornemuse, tous assurés par Edmondo Romano (ex Eris Pluvia dont faisait aussi partie Mauro Montobbio.) Les autres invités, au même titre que Romano, sont essentiels au projet notamment pour le chant. avec Valeria Caucino sublime sur le morceau qui donne son titre à l’album, et Alessandro Corvaglia (La Maschera di Cera). Le chant masculin est d’ailleurs pour moi, ici, un croisement entre celui de Peter Gabriel, dont il emprunte aussi la construction des mélodies, et celui de Les Dougan (Aragon) que j’adore pour son côté parfois "arraché" et "tripal".
Si le court (1:40) "coming off my shadow" n’est pas un hommage à Camel, je veux bien être changé en pétard à mèche ! A noter également la très belle incorporation d’une guitare classique hispanisante sur le 1er morceau "earth ? je cherche la vie". On peut penser à Quidam aussi sur quelques passages. Si ce disque n’apporte rien de bien nouveau (comme 95% de la production, ne nous voilons pas la face), il a quand même sa personnalité et elle est marquante si on aime la mélodie travaillée et accrocheuse. Une réussite !
François Albert
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