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Naikaku : Shell (2006 - cd - parue dans le Koid9 n°58)

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Retenez bien le nom de ce nouveau groupe japonais, car pour ma part c’est une grande et superbe découverte comme il n’en arrive pas si souvent, ma bonne dame. C’est vrai que j’apprécie en général les fers de lance de ce pays que sont Gerard, Ars Nova, KBB et Teru’s Symphonia, mais Naikaku est très différent. La seule similitude entre tous ces gens pourrait être le côté volontiers démonstratif, mais cela ne me choque pas puisque leur niveau technique est tel qu’ils n’ont aucunement à rougir de nous en mettre plein la vue. Par contre du strict point de vue du style, ce nouveau venu, qui je l’espère ne s’arrêtera pas en si bon chemin, emprunte autant aux anglo-saxons de King Crimson (c’est la première référence qui vienne à l’esprit), qu’à l’ex "nouvelle vague" suédoise des Anekdoten, Sinkadus et consort. Nul doute que les fans de ces formations vont être alléchés puis séduits par Naikaku qui précisons-le a opté pour le tout instrumental.

A l’origine, il s’agit d’un jeune duo fondé en 1998 autour du bassiste Satoshi Kobayashi et de la flûtiste Kazumi Suzuki, mais ils se sont vite adjoints les services compétents d’un guitariste / trompettiste et d’un batteur. Un autre guitariste et un claviériste interviennent à titre d’invité sur cet album qui est en fait leur deuxième. Eh oui, cela veut dire que le premier est passé inaperçu, ce qui est sans doute fort dommage. Sans doute un problème de diffusion, car les extraits que j’ai pu entendre sur leur site http://mypage.odn.ne.jp/home/naikaku3104 sont similaires.

Alors vous vous imaginez bien que la musique ici présente est constituée d’une charpente rythmique où la basse se taille la part du lion, et que les aspects plus mélodiques sont développés par une flûte omniprésente. Mais se limiter à cette description serait pour le moins incomplet : chaque morceau, d’une longueur conséquente, est une succession de motifs et de cassures de rythme parfaitement enchaînés. Pour résumer ont peut dire qu’il se passe en 5 minutes autant de choses que sur bien des albums. Evidemment il faut pouvoir suivre, parce qu’on a par moments l’impression d’être emportés dans un maëlstrom sonore inouï. Je précise qu’à part quelques très rares et courtes séquences bruitistes (rien à voir par exemple avec les extrêmes quasi hermétiques de King Crimson sur des albums comme "Starless and bible black"), tout est parfaitement audible ; à condition bien sûr de ne pas être allergique à cette musique aventureuse honorée par les groupes cités plus haut. D’autant que la musique sait se faire charmeuse et subtile ; de nombreux passages plus calmes, voire franchement sereins viennent toujours au bon moment, un peu comme l’ami Ricoré. Mais il ne faudra pas s’étonner quelques instants après de voir l’ambiance s’amplifier pour fréquenter des zones jazz-fusion ou encore métalliques. Un vrai bouillon de culture progressif, moi j’vous dis. Approchez, approchez m’sieurs-dames.

La flûte passe par toutes les techniques et sonorités imaginables, des plus soyeuses aux plus agressives et survoltées, en passant souvent par des effluves orientaux et des roulements nerveux façon Jethro Tull. Quelle technique et quelle imagination, chapeau la nana ! C’est cet instrument qui me fait rapprocher Naikaku de Sinkadus. Cependant les quelques travers parfois lourds ou répétitifs que l’on peut trouver chez les suédois sont gommés par les japonais. Je pense aussi au rôle de David Cross au sein du Roi Cramoisi (et même en solo) : sa manière si particulière de pousser son violon, instrument à la base mélodique, dans tous ses retranchements. La section basse / batterie nous étonne de la même façon en parcourant un vaste spectre de rythmes, et la guitare n’est pas en reste puisqu’elle illumine à chacune de ses interventions. Trompette et claviers interviennent plus rarement.

Notons pour le Guiness Book que la plage 3 possède certainement le titre le plus long depuis la création du monde. Je vous fais la grâce de ne pas le citer car il vous faudrait lire une douzaine de lignes supplémentaires ! Un dernier mot pour vous dire que le morceau "shell" voit apparaître un Mellotron magique très proche de celui de "starless". Une raison de plus pour craquer pour Nai-ka-ku (rien à voir avec Elie Kakou), c’est facile à retenir, non ? (hein, qui a dit non ?)

Michael "n’a qu’un cou" Fligny




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