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Steve Morse : Sects, Drugs And Rock'n'roll (2003 - dvd - parue dans le Koid9 n°46)

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Initialement annoncé pour une parution à l’automne, c’est finalement au tout début de janvier dernier que sortait enfin l’objet tant convoité. Celui auquel tout fan avait rêvé sans réellement oser y croire : un DVD consacré à Monsieur Steve Morse. Autant dire que cette année le Père Noël est passé deux fois. Le guitariste se fait si rare sur notre continent et particulièrement en France, ne venant par ici que depuis qu’il a intégré Deep Purple. Il serait difficile de dire que l’on s’est moqué de nous tant la galette est pleine de bonnes choses propres à satisfaire l’amateur le plus exigeant. Au menu plus de 4 heures de programme alléchant, divisées en 3 parties, chacune représentant un épisode particulier de sa carrière (Kansas excepté). Un morceau conséquent qui réclame un peu de temps pour en faire le tour, c’est pourquoi il apparaît seulement maintenant dans la rubrique appropriée. Première partie, et non des moindres, un concert des Dixie Dregs (faut-il rappeler que Morse est à la fois le fondateur et le compositeur de ce groupe hors norme trop méconnu dans nos contrées ?) filmé lors d’une de leurs nombreuses tournées américaines depuis la réactivation du groupe au début des 90’s. Plus précisément en novembre 2001 dans un club du Connecticut et avec un line-up de choix : Morse est entouré du fidèle Rod Morgenstein à la batterie, de T. Lavitz aux claviers, de Jerry Goodman au violon (un ancien du Mahavishnu Orchestra, énorme influence des Dregs) et enfin du complice Dave Larue à la basse. La qualité de mise en boîte de ce concert est assez moyenne, ceci étant très probablement dû à des moyens techniques limités. Les cadrages sont très souvent limites, à tel point qu’au début du gig, on reste un long moment à entendre les claviers de T. Lavitz sans les voir. Ce phénomène est courant lorsque le nombre de caméras est insuffisant, d’autant que le montage se focalise une grande majorité du temps sur le héros de ce DVD. Autre défaut, toujours inhérent à la technique, le grain de l’image n’est pas parfait et varie légèrement en fonction l’éclairage scénique. Toutefois, il est hors de question de faire la fine bouche. Malgré ces petites imperfections, le rendu sonore bien que très correct, étant lui aussi loin de tout soupçon, on se trouve totalement immergé dans ce concert dont la set-list réserve quelques classiques du groupe comme "take it off the top", "cruise control", "the bash", ou  "assembly line". En plus des quelques titres de "Full circle", dernier album studio des Dregs paru en 94, Morse propose à ses partenaires d’interpréter des titres qui leur sont plus personnels comme "dance of the maya" du Mahavishnu ou un titre de T. Lavitz sans s’oublier en reprenant "busy bodies", tiré de son dernier album solo "Split decision". Bref un DVD qui vaut le détour rien que pour ce splendide témoignage scénique.

Mais ce n’est pas fini : la deuxième partie se consacre au Steve Morse Band, avec un show intimiste filmé au Bottomline clud de New York en avril 1992. Nous voilà replongés 10 ans en arrière, à l’époque où Morse squattait régulièrement la première place des référendums des plus prestigieux magazines de guitare américains. Ici la qualité est toute autre : ce show fut filmé par une chaîne de télé nippone, donc de manière broadcast. L’image est donc parfaite et retranscrit à merveille, gros plans à l’appui, la virtuosité du maître au travers d’un répertoire centré sur l’album "High tension wire". Beaucoup de guitare acoustique, une ambiance feutrée et une complicité parfaite avec Dave Larue (le batteur Van Romaine est absent), notamment lors de cette interprétation d’un morceau de Bach ou de cet impressionnant duo baroque intitulé "point counterpoint". Puis T.Lavitz sera invité à rejoindre le duo pour des titres plus jazzy après que Morse nous ait infligé une claque monumentale en électrique avec l’anthologique "tumeni notes" (tout est dans le titre). Ce show new-yorkais est un fabuleux témoignage de l’immense classe du bonhomme.

La troisième partie consacrée à Deep Purple laisse en revanche un peu sur sa faim. Hormis une interview des vieux briscards Ian Gillan et Roger Glover, insistant sur le bien qu’ils pensent de l’américain, le fan sera frustré de constater que le maigre extrait live proposé n’est autre que le solo d’un concert du pourpre profond donné à Melbourne en 1999, tiré d’un autre DVD intitulé "Total abandon".

A tout ça il faut bien sûr rajouter des bonus. Et la production n’en a pas été avare : une longue interview de Morse, toujours donnée au cours de cette tournée australienne et dans laquelle il aborde différents aspects de sa technique de jeu ainsi que de son matériel, un extrait d’un master-class à l’ambiance très décontractée et enfin une petite pépite, un clip vidéo diffusé à l’époque sur MTV (1984) du titre "cruise missile" (le premier album solo "The introduction") au parfum nostalgique très cocasse mais néanmoins historique.

Avant de finir, je souhaiterais préciser deux point importants : tout d’abord aucun sous-titrage en français n’est disponible, ceci rendant la compréhension des propos du maître plus difficiles à saisir lorsqu’on peine en anglais. Enfin ce DVD est sorti en 2 versions aisément identifiables : une PAL avec une couverture de couleur bleue et l’autre en NTSC, de couleur rouge. Ne bénéficiant pas encore de distributeur français, on peut tout de même le trouver en import à un prix très raisonnable, aux alentours de 20 euros.

Sans aucun doute un objet autant indispensable aux fans qu’aux curieux qui chercheraient à découvrir un des plus grands guitaristes de son époque, de surcroît résolument progressif.

Eric Verdin




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