Flower Kings (The) : Instant Delivery (2006 - 2 cd / 2 dvd - parue dans le Koid9 n°60)

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Ca démarre avec le même compte à rebours que sur le CD : "Four, three, two, one... Ignition" suivi de bruits... de rebond d'une balle de ping-pong. Umour suédois, toujours... il faut croire qu'ils trouvent ça vraiment drôle. Ha, ha... mufff... eun'ha'heuf. Bon.

Voici donc la version filmée de "Paradox hotel", leur dernier marathon progressif, plus quelques autres petites choses pour un total de 2 bonnes heures et demie de concert. La salle du 013 à Tilburg est superbe : outre une acoustique capable de satisfaire les spectateurs du premier au dernier rang, chacun peut également y voir confortablement de partout et l'image du DVD retransmet bien ce confort, hélas absent de bon nombre de salles françaises.

Toujours aussi souriant (Umour ironique gaulois), l'ami Roine Stolt a dû comprendre que c'était constitutionnel chez lui et laisse la part belle à ses collègues, notamment au guitariste Hasse Fröberg, qui assure un peu le spectacle. D'ailleurs, en dehors de son costume, un peu moins bariolé qu'à l'habitude, le voilà avec de petites lunettes rectangulaires, des cheveux coupés court et une toute nouvelle guitare unicolore. Exit donc la gratte psyché dans les tons de vert avec le dessin de perroquet. On nous l'aurait changé ? Pas tout à fait : ses interventions sont toujours très mou du genou et aussi marrantes qu'une feuille d'impôts à remplir avec l'aide d'un parkinsonien myope et cachectique. "La Hollande, c'est super, comme pays" dit-il à un moment... Yeah, cool, Roine... on est au parfum (Ach, Umour touchours, gomme l'Amour...).

On y croit plus, par contre, lorsque Hasse Fröberg annonce en préambule "Welcome To The Paradox Hotel! We want to make your visit as pleasant as possible". Après la valse hésitation que l'on sait derrière les fûts, c'est finalement le jeune Marcus Liliequist, que l'on trouve déjà sur "Wallstreet voodoo", le dernier album solo de Roine Stolt, mais aussi sur "I am", de Tomas Bodin qui a remporté la palem et les faveurs des rois des fleurs. Tomas Bodin, justement, semble en bien meilleure forme qu'il y a quelques temps. Sans doute le "Pinup guru" a-t-il réussi à régler ses problèmes de coeur. Quant à Jonas Reingold, affublé d'un feutre rond, il est toujours aussi mobile et excellent sur la grande scène du 013.

Deux DVD sont nécessaires pour contenir les plus de 160 minutes du set dans leur intégralité. L'édition spéciale de l'objet comporte en plus 2 CD ainsi qu'un livret de 20 pages. La part belle est évidemment faite au dernier album, "Paradox Hotel", mais pas uniquement : dès le 3ème morceau, les musiciens réattaquent du matériel plus ancien, avec "last minute on earth", qui date de "The rainmaker" en 2001, puis on retourne carrément en 1997 avec le désormais classique "in the eyes of the world", tiré de "Stardust we are" tout comme le titre éponyme, qui clôt les deux DVD en troisième rappel. Car un concert des Flower Kings, un vrai, ne se conçoit qu'avec deux heures largement passées de scène ; s'il flirte avec les trois heures et comporte des rappels interminables, comme ici, c'est mieux. Et cette version de clôture de "stardust we are", largement amputée puisqu'elle ne compte que 7 minutes contre 25 (!) sur l'album signe sans doute plus la fatigue des musiciens que leur volonté de s'arrêter de jouer.

Richesse des développements instrumentaux, harmonie, superbes mélodies et beauté de la musique compensent la pauvreté chronique du jeu de scène. Ce DVD retrace fidèlement et sans artifice ce qu'est réellement un concert Live des Flower Kings. A conseiller.

Benoît Herr






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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