Echolyn : Stars & Garden Volume 4 (2005 - 2 dvd - parue dans le Koid9 n°57)

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Pour compléter le dossier consacré à ce fabuleux groupe américain dans notre dernier numéro, dans lequel notre ami Patrick Robinet évoquait ce double DVD, voici enfin la chronique de celui-ci (mieux vaux tard que jamais…) ! Ces deux gargantuesques galettes contiennent un concert complet enregistré le 25 mai 2003 à Sellersville (Pensylvanie) d’une durée de 128 minutes et un documentaire de près de 90 minutes sur le groupe. Superbe menu en perspective. Le concert, tout d’abord. 11 titres sont joués, dont l’intégralité de l’album "Mei" (50 minutes au compteur). Le concert est séparé en deux parties, tout d’abord le groupe seul durant 45 minutes, puis celui-ci avec un quintette classique (flûte, clarinette, violons, violoncelle) ainsi qu’un joueur de xylophone et cymbales d’orchestre. Le groupe est le quintette classique, celui de l’album "As the world", composé de Brett Kull aux guitares et chant, Ray Weston à la basse et au chant, Christopher Buzby aux claviers et chœurs, Tom Hyatt à la basse, guitare et aux congas et enfin Paul Ramsey à la batterie percussion. Le répertoire joué ce soir-là fait la part belle à l’Echolyn de trois albums, "As the world" (1995) et "Cowboys poems free" (2000) avec 4 morceaux chacun ainsi que le morceau unique de l’album "Mei" (2002). Un seul morceau de l’album éponyme sorti en 1991 (album que le groupe n’aime pas du tout) est sauvé, le fabuleux "shades", avec une version totalisant 18 minutes en fin de concert. Malheureusement, rien de "Suffocating the bloom" (1992), ni du mini CD "…And every blossom" sorti l’année suivante. Mais il fallait bien faire des choix, sinon le concert aurait duré 3 heures ! Le groupe démarre en trombe sur un "texas dust" survitaminé où Tom Hyatt joue des congas, la basse étant tenue par le chanteur Ray Weston (même si c’est principalement Tom qui est à la basse, Ray n’oublie pas d’en jouer aussi sur quatre ou cinq morceaux). Nous avons ensuite une excellente version de "swingin' the axe", où Brett Kull excelle à la guitare. Ensuite, petit détour dans le passé avec deux excellents morceaux : "the cheese stands alone" et "a little nonsense". L’émouvant "1729 broadway" suit sur près de huit minutes. Puis, retour en 1995 avec le sublime "my dear wormwood" et "as the world". Encore un morceau très émouvant avec "brittany", présenté par Christopher Buzby. Enfin "never the same" clôt la première partie du concert. La seconde partie verra une excellente version très fidèle au disque du morceau de bravoure qu’est "Mei", suivi par "shades" dans une version rallongée du double de sa durée initiale ! Musicalement, ce DVD est excellent, les musiciens prennent un plaisir évident à jouer, ils sont tous extraordinaires de maîtrise et de professionnalisme que c’est un plaisir à voir et à entendre. Concernant l’image, le concert a été capté avec 5 caméras très agiles et qui captent le bon endroit au bon moment (plutôt nécessaire mais pas si fréquent que ça en concert). De plus, le réalisateur (Bret Kull, tiens tiens !) ajoute moult effets à l’image, mais en use sans en abuser (gros travers des réalisateurs d’images de concerts en général). C’est un véritable festival de dégradations, déformations, transformations, bidouillages en tous genres qui apportent énormément à l’ambiance du concert et permettent de ne pas se lasser sur plus de deux heures. Ainsi, vous verrez tout ce qu’il est possible de faire en vidéo, de la solarisation à la surimpression, en passant par différents effets très originaux. Je n’ai pas parlé du son de ce concert, c’est de la stéréo en PCM linéaire 48/16 (les puristes apprécieront), ce qui est, j’aime à le rappeler, nettement mieux en terme de qualité que du tripatouillage à la noix en pseudo 5.1, comme on en rencontre de plus en plus malheureusement dans les DVD.

Le disque deux, intitulé "Interviews and extras" est un documentaire chapitré de 90 minutes s’étendant sur l’historique du groupe, de ses débuts en 1991 jusqu’en 2002. Passionnant, ce document nous montre de très nombreuses vidéos ou images d’archives et tous les membres du groupe interviennent. Là où le bas blesse pour nous autres francophones, c’est qu’il n’y a aucun sous-titres (même pas anglais) et que l’accent américain n’est pas le plus facile à comprendre que je connaisse ! De plus, quand, pour le "Making of As the world", tous les membres du groupe se mettent à parler en même temps, c’est littéralement incompré-hensible. Ce document souffre d’ailleurs d’un travers commun à tout le documentaire : il est impossible de supprimer les commentaires audio et donc de profiter de la musique, rien que de la musique. C’est franchement dommage car il nous est donné d’entendre de véritables raretés, enregistrées en studio ou en concert. Enfin, gros défaut, l’accent est mis sur les 3 premiers albums (qui totalisent pas moins de 11 chapitres sur 15), seuls 4 chapitres restent pour évoquer trois albums ! D’ailleurs, l’impasse sera faite sur l’album d’inédits sorti après le split du groupe ("When the sweet turns sour"). Un disque que les membres du groupe ne semblent pas apprécier, ce qui se comprend car c’est un constat d’échec (merci Sony !). Il me semble cependant aberrant de simplement évoquer deux albums aussi importants que "Cowboys poems free" et "Mei" par un simple chapitre de 5 minutes chacun ! En cela, le documentaire définitif sur le groupe reste encore à faire… Un seizième chapitre est un simple trailer pour le premier DVD. Ne vous méprenez pas, ce coffret est tout de même indispensable, c’est d’ailleurs LE DVD à acquérir ce trimestre, si ce n’est déjà fait. Chapeau bas, messieurs !

Renaud Oualid






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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