Dunwich : Eternal Eclipse Of Frost (1999 - cd - parue dans le Koid9 n°30)

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Ce que l’on recherche avant tout dans la musique progressive, c’est le dépaysement et l’originalité. Assurément, les italiens de Dunwich (du nom d’une petite ville antique du Nord de la Grande-Bretagne, réputée pour son caractère mystique et pour sa fâcheuse habitude de se faire détruire régulièrement par la fureur des éléments) ont décidé de créer un style bien à eux et ceci est confirmé sur ce 3ème album. La recette appliquée ici est assez simple à décrire : vous prenez d’abord une ambiance assez sombre et mystérieuse à base de claviers atmosphériques (avec un vent qui décoifferait un chauve) ; vous mélangez avec des sonorités fournissant une ampleur symphonique (claviers toujours, quintette à cordes et choeurs de basses et barytons) ; vous rehaussez de petites touches médiévales (harpe celtique) ; et par-dessus tout cela, vous saupoudrez doucement une voix féminine unique dans le monde progressif. Ce dernier élément est selon moi la grande force de Dunwich, principalement de par la voie qui a été choisie pour exploiter le chant : la sirène Katya Sanna, co-compositeuse (pourquoi pas ?) avec le claviériste Claudio Nigris, égrène son chant éthéré et quasiment irréel sous forme de vocalises, ce qui accentue encore le caractère envoûtant de la musique. Il ne faut pas oublier également les éléments rythmiques (guitare, basse et batterie) joués par des invités.

Les morceaux sont tous courts (moins de 5’), mais le propos n’en souffre aucunement. Ils alternent judicieusement des passages calmes et aériens avec d’autres carrément heavy-metal. C’est justement ce deuxième choix stylistique qui me donne l’occasion d’émettre ma seule critique : en effet, les éléments rythmiques ont parfois trop tendance à étouffer le reste sous leur chape plombée. Pourtant loin de détester le hard-progressif, je trouve qu’ici les emprunts qui lui sont faits masquent trop les instruments classiques et traditionnels, ainsi que les superbes mélodies de la chanteuse. Pour un meilleur résultat, il aurait fallu atténuer leur niveau sonore lors du mixage.

Les textes quant à eux puisent allègrement dans les mythes et légendes à travers le monde et collent donc à merveille avec l’ensemble.

Amateurs de druides et de sorcellerie, ne boudez pas votre plaisir : laissez-vous enchanter par ce disque vraiment original. Bon, maintenant veuillez m’excuser, mais je dois participer à un sacrifice humain. Bonsoir !

Michael Fligny






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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