Agua De Annique : Air (2007 - cd - parue dans le Koid9 n°64)


C’est avec un plaisir intense et une vive émotion que j’ai introduit la galette de notre belle Anneke van Giersbergen dans ma platine. Gathering, son ex groupe faisant parti des artistes qui me tiennent le plus à cœur, issus du prétendu mouvement "gothique". De sa précédente formation, Anneke en a tiré toute sa quintessence, je veux dire par là tout ce que j’ai aimé chez Gathering, j’entends le côté chaleureux, mélodique et très souvent empreint de sonorités orientales et néoceltiques. Je fais référence à des albums tels que "Mandylion, how to measure a planet"?", "If_then_else" qui sont mes préférés dans la discographie importante du groupe. Tout le monde attendait notre magnifique chanteuse au tournant. Et bien le virage a été très bien amorcé et c’est un album sans faute qu’a réussi là notre belle hollandaise. Elle a gommé toutes les imperfections que l’on pouvait trouver à tort où a raison dans son ancien combo. Elle a donc gardé ce qui représente à mon goût le summum de ce courant gothique et cependant hyper mélodique, ce qui n’est pas fait pour déplaire à nombre de nos lecteurs adorant les musiques sophistiquées. De titre en titre cette fabuleuse jeune fille parvient par des chemins détournés à nous amener sur des thèmes plus éblouissants, les uns que les autres. Elle garde cependant ce petit coté sombre et ambigu que l'on aime tant chez elle. Anneke van giersbergen s’est entouré pour ce premier disque (d’une carrière solo, qui nous l’ésperons sera très fructueuse) de très bons musicos et vocaux qui amplifient le coté émotionnel recherché. Il reste néanmoins une pointe de léger "hard" sur quelques titres mais rien de bien méchant. Le tout baignant dans une atmosphère ultra sereine et détendue. Nous sommes donc ici, très loin des premiers albums de son ex-groupe et l’on peut parler de maturité, bien que ce terme soit trop galvaudé. L’âge pourtant peu avancé de notre égérie lui apporte certainement un état d’esprit différent de ses débuts musicaux, où l’on sentait une certaine hargne à présent largement dissipée. Les guitares se veulent lancinantes et la batterie relativement sommaire provoquant ainsi l’auditeur friand de ces longs moments mélancoliques, et certains titres évoqueront aux oreilles averties un "cold play" des bons jours. Les claviers, quant à eux sont dans la mouvance, souvent prétexte à des passages particulièrement intimistes, relayés sur certains morceaux par une trompette faisant penser à du Sheller, mais là, je sais que je vais en choquer plus d’un. Et bien, vous lavez compris, si il y a un album non prog (ouvrons nos œillères) à acheter en cette veille de noël, c’est bien celui-ci, la réussite est totale, c’est un sans faute, je n’en dirais pas autant de mesdames Tori Amos et Loreena Mac Kennitt dont les dernières œuvres sont décevantes. Nous souhaitons longue vie à Agua De Aannique c’est une eau de jouvence qui nous permet d’avancer dans cette vie, pas toujours rose et les "vibrationnes" de notre brunette préférée nous aide à cela, vivement un concert, j’ai déjà "l’agua à la bouche". 

Daniel Sebon







Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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