Jeff Berlin : Aneurythms (2007 - cd - parue dans le Koid9 n°64)

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Est-il encore besoin de présenter Jeff Berlin ? Le Maître de la basse dans tous les sens basse-hic possibles : professeur de musique et sans nul doute le digne successeur de Jaco Pastorius au titre de meilleur bassiste de fusion ! Allez, je vais vous basse-innée avec un petit historique : la plupart d’entre vous ont fait sa connaissance avec le groupe Bruford que forma Bill au sortir de sa mésaventure UK. Avec ce groupe, qui compta quand même Allan Holdsworth à la guitare parmi ses membres, Jeff participa aux 3 albums studio ainsi qu’à l’album live. Puis Bill Bruford s’engagea dans les voies obscures d’un jazz limite free. Alors Jeff commença sa carrière solo. "Champion" sorti en 1985, bientôt suivi de "Pump it" en 1986 et de "The players" en 1987. Après une pause de 10 ans, on le retrouve plus jazz que jazz-rock avec "Taking notes". En 2000, il creuse encore plus le sillon jazz avec "In harmony’s way". En 2005, il participe à l’album Boston T Party aux côtés de Dennis Chambers (batterie, en vacances de Niacin), Dave Fiuczynski (guitare) et bien sûr T Lavitz (claviers), pour un excellent jazz-rock / fusion. Ce qui lui donné sans doute l’envie de revenir à ses premiers amours.

Attention ce nouvel album "Aneurythms" s’appelait "Ace of Bass" (ce qui caractérise bien mieux cet album : l’As de la Basse !) lors de sa première parution au Japon en 2005. Ne me demandez pas pourquoi, cet album ne sort qu’aujourd’hui en Europe et pourquoi il a changé de nom. Je vous rappelle que les voies des maisons de disques sont impénétrables et que leurs raisons sont trop souvent basse-ment mercantiles ! Quoi qu’il en soit, ce sont 10 titres de basses en folie qui nous attendent avec cet d’album d’un peu plus d’une heure. Festival de basses à tous les étages, mais uniquement de la basse frettée 4 cordes ! Monsieur Berlin n’explore que ce côté-ci de l’instrument et au vu (ou plutôt) à l’écoute de ce qu’il en fait, je m’en contenterais bien moi aussi. Comme d’habitude, à travers les titres des morceaux transpire l’humour du bonhomme : "saab story", "don’t be happy, worry" ou encore "bass boys". D’autres jeux de mots nécessitent une clé que tout le monde ne possède pas forcément tel que ce "a mark you remade" qui pastiche un titre de Weather Report "A remark you made". Quant au titre "copland", il vient tout simplement que la composition de Jeff s’inspire du style propre à Aaron Copland (cher à E,L&P et à sa Fanfare). Tiens en parlant de Keith Emerson, Jeff se permet de reprendre à son compte "ars longa vita brevis" que les amateurs de The Nice auront plaisir à redécouvrir par le biais de cette basse stupéfiante de précision (excusez, je n’ai pas pu m’en empêcher) au niveau du respect de la partition classique. Sachez encore que Vinnie Colaiuta accompagne Jeff de ses baguettes magiques ainsi que Otmaro Ruiz aux synthés, Richard Dexler au piano et Gannin Arnold pour des soli à la 6 cordes (assez époustouflant sur "Porky & beans" – ah humour quand tu nous tiens !).

Si vous êtes débutant à la basse, n’écoutez pas ce disque ! Il vous fera renoncer illico à votre instrument ! Comme disent les jeunes d’aujourd’hui : C’est TROP BON ! Ça basse-tonne sévère !

Gilles Masson






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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