Wolverine : Cold Light Of Monday (2003 - cd - parue dans le Koid9 n°48)

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La création du groupe suédois Wolverine par Stefan Zell (voix) et Marcus Losbjer (percussions) remonte à 1995. D’abord versés dans le "death metal avec influences mélodiques" (sic !), le premier album "Fervent dream" paru en 99 donnait pourtant dans le métal progressif, tout comme son successeur en 2002, "The window purpose". Pour être honnête, je n’avais jamais eu l’occasion d’écouter cette formation avant ce jour, et je ne connais toujours pas leurs deux premiers album.

Je dois avouer également l’intérêt limité que je porte au métal, fut il "prog", et plus encore du death metal !

Quid donc de "Cold light of monday" ? Et bien cet album est définitivement et positivement excellent !!

De deux choses l’une : soit le groupe a complètement changé de cap pour ce troisième opus, soit les auteurs du synoptique dont je me suis inspiré pour introduire cette formation ont une notion très personnelle du métal et du death, mais peu importe !

Je ne vais tout de même pas tenter de vous faire croire que les loups suédois chantent des comptines pour enfants, non ! Certes cela déménage parfois, mais un peu à la façon d’un Dream Theater dans "Metropolis 2", c’est à dire à bon escient, et "Cold light" est d’ailleurs globalement peut être plus calme que la pièce maîtresse du groupe américain.

C’est tout de même à dessein si j’ai choisi de comparer Wolverine à DT : le chanteur Stefan Zell a tout comme James LaBrie une voix puissante et juste, et le sens mélodique ainsi que l’orchestration des différents pupitres sont extrêmement professionnels, au même titre que de nombreuses formations américaines, dont DT bien sûr. Mais l’on pourra aussi parfois penser au travail réalisé Arjen Lucassen sur les morceaux les plus enlevés d’Ayreon. Sympathiques références non ?

"Cold light of Monday" est un concept album, retraçant l’histoire d’une jeune fille se réveillant à même le sol, meurtrie de coups, et qui va tenter de se rappeler son parcours. Outre les deux membres fondateurs, cette saga nous est également comptée par Mikael Zell et Per Broddesson aux guitares, Thomas Jansson à la basse et Andreas Baglien aux claviers. Je ne vous ferai pas un inventaire Baudelairien de chaque morceau, mais écoutez en particulier le sixième, "trust", où la voix de Stefan est le plus souvent accompagnée du piano d’Andreas, ou bien deux titres plus loin "red canvas" au magnifique travail sur les percussions, et vous serez j’en suis sûr convaincus du potentiel de ce groupe. "The final redemption", le superbe titre de clôture, est une miniature de l’album entier. S’y succèdent des passages calmes puis enlevés au gré de transitions élégantes et naturelles, la voix de Stefan ne soufre aucun reproche, elle n’est ni trop suave ni fatigante, et le groupe joue réellement "ensemble". Chaque registre est placé au millimètre et les différents interprètes connaissent leur métier. Le troisième morceau "new best friend" est également très réussi en matière de transitions "calme/tempête", mais la qualité de cette galette tient aussi, et peut-être surtout, à la cohésion des morceaux entre eux et à l’inspiration mélodique dont nos suédois ont su faire preuve. On ne s’ennuie pas une seconde à l’écoute de cette galette, et l’on ne peut que souhaiter un succès mérité à cette meute de musiciens !

Serge Llorente






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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