Razor Wire Schrine : Going Deaf For A Living (2004 - cd - parue dans le Koid9 n°50)

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Je vous avais entretenu voici quelques trimestres déjà d’un fabuleux album paru sur le label nord américain PMM(pourProgressive Music Management) tout dévoué à la Cause …

Vous vous souvenez en effet de Gratto et de son énigmatique "Anakin tumnus" qui en (seulement) 3 titres avait su créer une ambiance à nulle autre pareille ?

Avec RWS je serais tenté d’utiliser la formule "on prend les mêmes et on recommence", puisqu’à l’exception (notable je vous l’accorde) de M. Gratto, nous retrouvons les frères Rodler (j’ai nommé Chris à la basse et Brett à la batterie), assistés sur le 4ème morceau de Gary Madras à la basse. Un nouveau venu tout de même, puisqu’aux guitares c’est Mike Ohm qui fait la loi ! (elle est limite je vous l’accorde mais bon, moi je l’aime bien !).

M. Gratto n’est plus de la fête vous disais-je, et l’énoncé du line-up nous indique qu’il a emmené son piano avec lui. Comme je n’ai pas non plus évoqué qui que ce soit au poste de chanteur(euse), vous aurez compris que RWS fait dans le dépouillé … ou dans le dense selon que l’on apprécie ou pas les trios guitare/basse/batterie.

Dense d’accord, mais quel genre ? Pour une fois mon travail de chroniqueur va être d’une facilité enfantine tant les frères Rodler semblent avoir été nourris de galettes du Roi Cramoisi pendant leur tendre enfance …

Vous prenez "Red", mêmes guitares saturées, mêmes breaks et même énergie destructrice, vous secouez un peu et vous voilà aux commandes de 7 morceaux "Crimson like".

Sauf qu’ici les frères Rodler ont un peu trop forcé sur l’Ovomaltine le matin, à moins qu’il ne s’agisse d’amphétamines…

La résistance de l’ami Ohm (on ne se refait pas) est chauffée à blanc du premier au dernier titre, et s’il peut se réclamer du spectacle notre guitariste est tout sauf un intermittent !

A force ça use un peu tout de même, et je déconseille ce CD aux névrotiques, migraineux et autres surmenés chroniques.

A l’exception du 4ème titre "though residue" sur lequel intervient Gary Madras, pas un seul instant de répit en effet, les riffs rageurs de Mike répondant incessamment à la frappe énergique de Brett. Pour être honnête les 7 titres qui composent cet album sont pourtant pas mal construits du tout, et les musiciens sont d’excellents techniciens (ils l’avaient d’ailleurs prouvé haut la main sur "anakin tumnus"), mais le côté par trop uniforme des compositions associé à cette permanente référence aux œuvres du Sieur Fripp me semblent réellement gênants à la longue.

Le risque de devenir sourd à vie (going death for a living !) ne guette toutefois pas l’auditeur nonobstant le titre de l’album, mais je réserverais assurément ce CD aux moins pusillanimes de nos lecteurs …

Note : 3/5

Serge Llorente






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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