Radio Massacre International : Rain Falls In Grey (2008 - cd - parue dans le Koid9 n°65)

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Je n’avais jamais écouté ce groupe auparavant et c’est donc une découverte totale pour moi. Je lis, de ci, de là que le groupe a énormément changé, donc, si vous faites partie des vieux fans, méfiance, une écoute sera plus prudente, isn’t it ? Sous sa pochette ultra Gongesque (le trip banana moon revisité par RMI !), je m’attendais à un "Camembert électrique" ou à des relents de "Flying teapot" assaisonné de fumettes en tout genre. Et bien, j’avais tort car la musique n’est pas totalement à l’image de son ramage… Plutôt dérangeant à mon avis pour le public, mais bon, ils font ce qu’ils veulent. Si la musique qui nous est donné d’écouter durant presque 1 heure sur ce CD a comme point commun avec Gong l’improvisation et un sens certain de la folie douce, il faut toutefois nettement plus rapprocher cette œuvre d’un Pink Floyd époque Syd Barrett (ce n’est pas le court morceau intitulé "Syd" qui va me faire mentir, n’est ce pas ?). On croirait entendre des chutes de l’album "A saucerful of secrets" ! 7 titres composent cet album, dont 3 durent 17, 12 et 11 minutes, 1 près de 9 minutes et les 3 derniers respectivement 2, 3 et 4 minutes. On le voit, ce groupe a besoin d’espace pour s’exprimer.

L’autre grande influence est Tangerine Dream, plutôt époque "Alpha centauri", "Electronic meditation", ou "Zeit". Le groupe est composé de Steve Dinsdale (Claviers, synthétiseurs et percussions), Duncan Goddard (Claviers, synthétiseurs et basse), Gary Houghton (Guitares et synthétiseurs), Martin Archer (Saxophones alto et barito) et Cyndee Lee Rule (Violon électrique). Tous les instruments ont leur place, entre méditations cosmiques des synthétiseurs, spirales psychédéliques des guitares, roulements de tambours que n’auraient pas renié Nick Mason, planances diverses avec délires en tout genre (la filiation Gong, justement) et autres saxophone déjanté légèrement free (assez rare toutefois), apportant une touche jazz progressif bienvenue dans cet océan immensément spatial ("shut up" pourrait sans problème servir de bande son au voyage vers Jupiter de "2001 l’odyssée de l’espace" de Stanley Kubrick - visionnage obligatoire si vous n’avez pas encore vu ce chef d’œuvre absolu de la science fiction!). Les morceaux s’enchaînent tous, à la manière d’une bande son de film, justement. L’album est fort bien produit d’ailleurs. L’on sent aussi une influence d’Art Zoyd et de Univers Zéro, les instruments acoustiques en moins.

En bref, un fabuleux voyage musical, à réserver aux amateurs des groupes précités ou du space rock de groupes comme Ozric Tentacles, Heldon ou même Djam Karet.

Renaud"spacy"Oualid







Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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