Pseu : Pseu (1982 - cd - parue dans le Koid9 n°51)

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Voilà une réédition qui tombe vraiment à pic pour tous les amateurs de musique Zeuhl.

A la fin des 70’s, dans le sillage de Magma, de Zao et d’Univers Zéro, le groupe bordelais Pseu (contemporain donc du célèbre Uppsala) proposait une musique étonnante et racée, parfaitement exécutée, accompagnée de textes grinçants ou rigolos.Pseu a sévi de 1979 à 1983, et était composé de Christian Coutzac au chant (Blazquiz vous voyez ? Eh bien le même !), Philippe Maya à la guitare, Erik Baron (qui remplaça Philippe Canellas) à la basse, Thierry Jardinier aux claviers et Christophe Godet à la batterie. Il faut absolument citer tous ces musiciens car bien que méconnu, Pseu était une bombe, autant sur scène (très belle réputation locale à l’époque) que sur vinyle comme nous le prouve cet album éponyme enregistré en 1981 et 82.

Le premier titre "biguine" semble sorti d’une session oubliée de Magma. Tout y est pendant 30 secondes, basse omniprésente, chant syncopé, batterie pulsante, juste comme pour un clin d’œil, puis le groupe affiche sa propre musique, d’influence Zeuhl évidente, mais axée sur la guitare sobre de Maya, sur un groove Magmaïen en diable et dans une ambiance qui n’est pas sans rappeler "uniweria zekt".

"Satno dance" pourrait provenir de l’album "Udü wüdü" de Magma, mais alors sans aucun problème. Tout amateur de Kobaia se serait fait avoir lors d’un "blind test". Le plus fort est que ce titre pourrait tenir la comparaison avec n’importe quel morceau de Vander de cette période.

"La ronde du jardinier" enfonce le clou, avec sa basse hallucinée, sa batterie de combat (très bien mise en valeur par le mixage) et son piano lancinant.

A la différence des kobaiens, les morceaux de Pseu sont concis (12 minutes maxi) et jouent peu sur la répétition, mais possèdent tous des idées mélodiques éloignées qui font le tour des différents styles de Zeuhl Music.

Ainsi "vidange" semble un titre incantatoire dans la lignée de "theusz hamtaahk", mais les paroles sont géniales, parlent de poubelles, de détritus, contiennent des jeux de mots et des vers hilarants (exemple : Les humains ne sont pas consignés, ils se jettent lorsqu’ils sont vidés). A noter le méga chorus de guitare qui clôture ce titre et qui fait penser à J.L.Chevalier (fameux guitariste de Magma au moment des "Rétrospectives").

"Miroir" est aussi bien foutu que le précédent, complètement explosé au niveau des textes, extraordinaire au niveau du chant (sur scène, ça devait le faire, comme on dit aujourd’hui). "Demascarade" est aussi du même niveau et de la même ambition.

Je laisse le dernier mot à Muséa : "Le niveau technique et la complexité sont tels que l’on finit par se demander comment cette formation a pu sombrer dans l’oubli". En effet, c’est incompréhensible et pourtant si habituel dans la petite histoire du rock français.
Pour moi, la réédition du trimestre.

Dominique Reviron

Site du label (Musea)






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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