Orchestral Manoeuvres In The Dark : Live Architecture & Morality & More (2007 - cd / dvd - inédit (non parue dans le Koid9 papier))

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Souvenir ... C'était en 1980. Le premier album d'un nouveau groupe de Liverpool au nom étrange, articulé essentiellement autour du duo Andy McCluskey/Paul Humphreys, nous prenait tous à contrepied et reléguait le punk, la new/cold wave et tout ce que nous avions connu au cours des quelques années précédentes aux oubliettes, à travers sa musique simpliste, binaire, fraîche, mélodique, un poil mécanique et technoïde. Orchestral Manœuvres in the Dark nous servait des "Electricity" et autres "Red Frame/White Light", déclinaisons simplistes de thèmes qui ne le sont pas moins, mais avec des accents, des sonorités et des rythmes bigrement efficaces et innovants, même s'ils avaient comme un goût de déjà vu, avec des formations comme Kraftwerk. Cette alliance de mélancolie teintée d'espoir plaît d'emblée, après le No Future des punks. Un second album, Organisation, plus gothique, sort dans la foulée, en fin d'année, et en 1981 le groupe revient en ayant peaufiné la formule et nous sert un monument bourré à craquer de morceaux aujourd'hui ultraconnus comme "Joan of Arc", "Sealand", "Souvenir" ou encore le morceau-titre de l'album "Architecture and Morality". S'y ajoute leur tube devenu planétaire, tiré de Organisation : "Enola Gay" (nom donné, rappelons-le, au bombardier B-29 ayant largué la bombe atomique sur Hiroshima le 6 août 1945). "Enola Gay - Is mother proud of little boy today ?"

Architecture and Morality est souvent considéré comme la meilleure production du groupe. Il est vrai que les albums suivants sont plus inégaux, même si l'on y trouve encore quelques bonnes choses, comme "Tesla Girls" ou "Locomotion" par exemple, tous deux parus sur Junk Culture.

N'ayant plus rien à dire, OMD s'est séparé à l'amiable en 1989, jusqu'à... ce printemps 2007 où ils se sont remis à tourner avec le line-up classique composé du frontman Andy McCluskey (guitare, chant), de Paul Humphreys (chant, claviers), ainsi que de Martin Cooper (claviers, saxophone) et de Malcolm Holmes (batterie). Le concert fixé sur ce DVD a été enregistré au Hammersmith Apollo de Londres le 19 mai 2007. La première partie du concert reprend l'intégralité de l'album Architecture and Morality dans un ordre différent. On démarre avec le très atmosphérique morceau-titre pour embrayer sur "Sealand". Décors globaux et appropriés, propres et nets, lumineux, bourrés d'images de synthèse. Entrée en scène d'Andy McCluskey en costume sombre, cravate et chemise blanche sur "Sealand"... les filles se pâment, balancent leurs petites culottes. Yeh. Ça balance sec et les morceaux – les tubes – s'enchaînent jusqu'au "Enola Gay" de clôture. Puis, comme les concerts ne sont jamais réellement terminés quand on l'annonce, nous avons droit à trois titres en rappel, dont "Electricity".

Nos quadras n'ont rien perdu de leur pêche et Eagle Vision, qui nous a habitués à un son d'excellente qualité, ne manque pas à sa réputation et propose trois pistes son, stéréo, Dolby Digital 5.1 et DTS. L'équilibre de cette dernière est parfait et l'on se croirait presque dans la salle. La version CD (un seul CD) ne comporte que 17 titres (contre 22 pour le DVD) ; les coupes sombres concernent exclusivement la seconde partie et les morceaux essentiels demeurent présents.

Cet excellent concert aux relents légèrement nostalgiques devrait cependant, si l'on en croit Andy McCluskey, être le prélude à une période plus créative du groupe. Espérons qu'ils vont transformer l'essai.

Benoît Herr






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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