Apocalyptica : Reflections (2003 - cd - parue dans le Koid9 n°47)

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Nostradamus nous l’avait prédit et il avait raison. 2003 est l’année de l’apocalypse. D’abord au Brésil pour le magnifique "Refugio" (voir juste avant) voilà pour le sud de la planète, et au nord avec "Reflections" qui nous vient de Finlande où décidément émergent de plus en plus de groupes très intéressants à plusieurs titres.

Un jour ou une nuit (c’est comme on veut), il était 3 heures du matin, je suis réveillé par la télé par une musique époustouflante et mes yeux s’ouvrent bien vite devant une image toute aussi hallucinante à savoir un mur de violoncelles et une batterie derrière pour une musique à laquelle je ne comprends quasiment rien vu l’épaisseur de la brume qui m’habite (non pas de jeux de mots) mais qui me fait dès le lendemain chercher comme un fou dans le journal TV de quoi il s’agit. Résultat des courses : rien, il s’agit probablement d’une rediffusion et je reste donc sur ma faim. J’en parle autour de moi, mais personne n’a vécu ce séisme ; fin du premier épisode. Quinze jours plus tard, deuxième épisode : re-rediffusion sur Arte de l’émission "Music Planet 2 nite" présentée par l’ex chroniqueur anglais de Christine Bravo. (celle qui a quand même réussi à faire marrer Sarkozy).

Et là : the very big claque et enfin je peux mettre un nom sur cette musique de ouf : Apocalyptica.

Retremblements de terre dans ma tête ou même l’inverse, tremblements de tête sur la terre pour un head-banging incontrôlable ; ce groupe parvient à l’invraisemblable, fusionner prog, hard, classique dans un maelström de notes qui parcourent et résonnent dans notre moelle épinière pour une jouissance intellectuelle et une énergie procurée telle, que l’échelle de Richter ne concerne que de modestes miniatures.

Renseignements pris ces lascars en sont donc à ce troisième album.

Les deux premiers, et que cela ne vous fasse pas fuir car ce n’est pas le propos de "Reflections" sont des reprises à la sauce Apocalyptica de Metallica, Slayer, Pantera, Sepultura, et autres groupes de comptines pour enfants. D’ailleurs de Slayer ils embauchent Dave Lombardo pour assurer la cadence sur 5 des 13 titres d’un album enfin personnel et qui touchera tout mélomane. Autour de lui, quatre violoncelles donc, plus basse, violon, violoncelle, piano et trompette, tous ces instruments utilisés de façon homéopathique de-ci de-là. Ceux-ci n’apparaissant pas "live", charge aux quatre violoncelles de produire l’essentiel du suc d’Apocalyptica.

Et ceux pour qui il est inconcevable qu’il ne puisse y avoir de musique sans guitare voire sans clavier, et bien, prêtez une oreille attentive, et vous entendrez votre instrument fétiche. En effet, un des tours de force de ces violoncelles c’est de sonner de façon incroyable. Tantôt guitare, solo ou rythmique, tantôt violon, tantôt basse, ou exsudant des sons sortis de nulle part, impensable pour cet instrument-là.

Je ne vous détaillerai aucun des treize morceaux de cet album, qui aurait l’outrecuidance de vouloir expliquer Mozart à Mozart ? Néanmoins, fans de symphonique, fans de hard, fans de classique, fans de jazz, et de façon entonnoir, fans de Kansas, de Deep Purple, mais en un mot fans de musique achetez ce disque, c’est frais, nouveau (je sais ça ne veut plus rien dire) et ambitieux.

Ce disque est une tuerie, un massacre, mais suis-je bête, c‘est comme le Port-Salut c’est écrit dessus, c’est apocalyptique !

Il y a un sticker sur votre CD qui dit : "ils révolutionnent le métal ! !". A vous mes amis, 4 violoncelles et 1 batterie, à votre avis, ça révolutionne le métal ou ça met un énorme coup de pied au cul à toute la musique ? ? !

Disque absolument indispensable et pour la première fois dans Koid’9 satisfait ou remboursé ! !

Bruno Cassan






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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